Education Nationale, au ministère on pense les plaies, sur le terrain on panse les plaies
L'Education Nationale prévoie une légère augmentation des effectifs d'élèves pour la rentrée 2014 (0,48%) avec une baisse sensible des effectifs dans les collèges privés.
Lors de la réunion du Conseil Académique de l'Education Nationale, j'ai fait part de mon étonnement au Recteur en demandant si le Rectorat avait pris en compte les Nouveaux Rythmes Scolaires (NRS), en effet les écoles privées ne sont obligées de les appliquer, les parents qui n'en veulent pas pour leurs enfants (et souvent pour eux-mêmes pour mieux profiter des week-ends) se dirigent donc vers le privé, le Recteur a bien confirmé que c'était un problème.
Ce qui permet de relativiser les polémiques lancées par les maires UMP de la vallée de la Lys.
Le Recteur a rappelé qu'il est illégal pour un maire de ne pas mettre en oeuvre les NRS mais il n'est pas illégal de ne pas les financer.
Les maires qui ne veulent pas des NRS ont agité l'épouvantail médiatique, alors les parents alertés choisissent les écoles privées puisqu'il y a pas de NRS dans celles-ci et ainsi il faut moins de moyens pour mettre en oeuvre les NRS dans le public puisqu'il y a moins d'élèves. C'est également un moyen de se désengager de l'enseignement public dont les bâtiments sont à la charge des communes (écoles maternelles et primaires) sans l'avouer.
Astucieux, n'est-ce-pas?
Une réforme recommandée par les spécialistes de l'Enfance et une majorité d'enseignants est devenue impopulaire, coûteuse, compliquée. Encore une grande victoire pour l'Education Nationale, à ajouter celle de plus de 30% des élèves qui entrent en sixième avec un niveau insuffisant en maths et en français. Au ministère on pense les plaies, sur le terrain on panse les plaies.
J'ai vraiment de l'admiration pour les professeurs qui tentent d'inculquer le Savoir dans ces conditions.
Texte publié en presse le 09/07/2014