Les économies de la sécurité routière
Le comité d'experts du Conseil national de la Sécurité Routière (CNSR) recommande de réduire la vitesse autorisée à 80 km/h sur les routes où elle est limitée à 90. Le constat est simple: les accidents graves se produisent le plus souvent sur ces routes et nous savons que 1% de vitesse moyenne en moins cela se traduit par 4% de tués en moins. Certains me disent déjà que 10km/h ce n'est pas important. Erreur: la distance d'arrêt à 80 km/h est de 64m, à 90 km/h elle est de 81m, soit 17 mètres de plus. Donc si vous roulez à 80 et qu'un obstacle se trouve à 64m, vous vous arrêtez juste devant quand à 90 vous le percutez à plus de 60km/h car 17m est la distance de freinage à 60. Pour faire respecter la mesure, la Ligue contre la violence routière propose l'installation de LAVIA (limiteur de vitesse avec une cartographie GPS) pour signaler par un bip tout dépassement. Cela permet de ne pas avoir le regard rivé sur le compteur. C'est préventif, efficace et cela évite les PV. Le LAVIA est au point depuis 2006, pourquoi les constructeurs ne l'ont-ils pas déjà installé en série? L'autre impact de la diminution de la vitesse est la moindre consommation en carburant (c'est donc bon pour notre balance commerciale), ce qui fait moins d'émission de polluants (plus de 40.000 morts précoces à cause de la pollution atmosphérique) et de bruit. L'insécurité routière coûte 23 milliards d'euros à notre pays, atteindre l'objectif 2000 tués en 2020, c'est non seulement deux fois moins de drames mais aussi plus de 10 milliards d'économisés.
Textes publiés en presse 07/10/2013