Texte 05/11/2013 publié dans Nord Eclair
Les fausses bonnes idées de la sécurité routière
L'association 40 millions d'automobilistes délivre 200 suggestions pour la sécurité routière à partir des idées émises par les automobilistes. Cela paraît sympathique mais un catalogue à la Prévert de fausses bonnes idées ce sont 200 recettes empiriques pour traiter les symptômes mais pas les causes. La principale étant la vitesse.
Les apprentis sorciers de la sécurité routière préconisent par exemple la généralisation du bluetooth pour le téléphone (main libre) en feignant d’ignorer que le danger (multiplié par 3) de ce distracteur n'est pas la seule manipulation mais aussi le fait que le cerveau ne peut pas accomplir simultanément à 100% deux tâches complexes. Parler au téléphone requiert plus d'attention qu'en présence d'un interlocuteur présent dans le véhicule qui arrêtera sa conversation en cas de danger. Toute seconde d'inattention à 130km/h ce sont 36 mètres parcourus vers l'obstacle.
Cette association désinforme quand elle récuse les bienfaits des radars qui ont permis de diviser par deux la mortalité routière depuis leurs installations et quand elle nie la loi de Nilsson (1% de vitesse moyenne en moins = 4% de tués en moins) vérifiée en France grâce aux radars en luttant contre les petits excès de vitesse. Rappelons que le gouvernement Jospin avait lutté contre les seuls grands excès de vitesse pour un résultat très peu probant. Derrière cette association il y a les constructeurs automobiles qui veulent continuer à nous vendre des voitures inutilement puissantes, rapides et polluantes car ce sont de ces modèles qu'ils retirent le plus de profits.
A quoi sert une voiture qui peut dépasser 130 km/h? N'est-ce-pas une incitation à la faute? Pourquoi confier entre les mains d'un jeune conducteur un bolide alors que la première cause de mortalité des 15-24 ans est l'accident routier? N'aimons-nous pas nos enfants pour les exposer inutilement à des dangers certains? Nous sommes pourtant d’accord : la bonne solution c'est bien évidemment la prévention car la répression est surtout utile quand la première ne fonctionne pas.
C'est pourquoi nous préconisons le LAVIA, limiteur automatique de vitesse avec une cartographie GPS des panneaux de limitation de vitesse. Depuis 2006 cela aurait pu être monté de série dans tous les véhicules, mais les constructeurs ne veulent aucun bridage des furieux chevaux sous le capot, ce n'est pas vendeur selon eux.